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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 05:08

extrait du roman de Jean Jacques Rousseau ,Julie ou la nouvelle Héloïse

http://fr.wikipedia.org/wiki/Julie_ou_la_Nouvelle_H%C3%A9lo%C3%AFse

Quatrième partie : Lettre XI

Le paradis artificiel de l'Elysée.

Il y avait plusieurs jours que j'entendais parler de cet Elysée dont on me faisait une espèce de mystère... En entrant dans ce prétendu verger, je fus frappé d'une agréable sensation de fraîcheur que d'obscurs ombrages, une verdure animée et vive, des fleurs éparses de tous côtés, un gazouillement d'eau courante, et le chant de mille oiseaux, portèrent à mon imagination du moins autant qu'à mes sens ; mais en même temps je crus voir le lieu le plus sauvage, le plus solitaire de la nature, et il me semblait d'être le premier mortel qui jamais eût pénétré dans ce désert. Surpris, saisi, transporté d'un spectacle si peu prévu, je restai un moment immobile, et m'écriai dans un enthousiasme involontaire : " O Tinian ! ô Juan Fernandez ! Julie, le bout du monde est à votre porte !"
[...]
Le gazon verdoyant, mais court et serré, était mêlé de serpolet, de baume, de thym, de marjolaine, et d'autres herbes odorantes. On y voyait briller mille fleurs des champs, parmi lesquelles l'oeil en démêlait avec surprise quelques-unes de jardin, qui semblaient croître naturellement avec les autres. Je rencontrais de temps en temps des touffes obscures, impénétrables aux rayons du soleil, comme dans la plus épaisse forêt ; ces touffes étaient formées des arbres du bois le plus flexible, dont on avait fait recourber les branches, pendre en terre, et prendre racine, par un art semblable à ce que font naturellement les mangles en Amérique. Dans les lieux plus découverts je voyais çà et là, sans ordre et sans symétrie, des broussailles de roses, de framboisiers, de groseilles, des fourrés de lilas, de noisetier, de sureau, de seringa, de genêt, de trifolium, qui paraient la terre en lui donnant l'air d'être en friche. Je suivais des allées tortueuses et irrégulières bordées de ces bocages fleuris, et couvertes de mille guirlandes de vigne de Judée, de vigne vierge, de houblon, de liseron, de couleuvrée, de clématite, et d'autres plantes de cette espèce, parmi lesquelles le chèvrefeuille et le jasmin daignaient se confondre. Ces guirlandes semblaient jetées négligemment d'un arbre à l'autre, comme j'en avais remarqué quelquefois dans les forêts, et formaient sur nous des espèces de draperies qui nous garantissaient du soleil, tandis que nous avions sous nos pieds un marcher doux, commode et sec, sur une mousse fine, sans sable, sans herbe, et sans rejetons raboteux.
[...]
l y a pourtant ici, continuai-je, une chose que je ne puis comprendre ; c'est qu'un lieu si différent de ce qu'il était ne peut être devenu ce qu'il est qu'avec de tout est verdoyant, frais, vigoureux, et la main du jardinier ne se montre point ; rien ne dément l'idée d'une île déserte qui m'est venue en entrant, et je n'aperçois aucun pas d'hommes.

- Ah ! dit M. de Wolmar, c'est qu'on a pris grand soin de les effacer.

 

 

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 05:43
source article Par Culturebox  Publié le 18/05/2011 à 15H52
Retour à Raray, le château de "La Belle et la Bête" de Cocteau

Par Culturebox  Publié le 18/05/2011 à 15H52, mis à jour le 09/11/2011 à 18H54

Dans l'immédiat après-guerre, le château de Raray dans l'Oise sert de décor au tournage du film de Jean Cocteau, " La Belle et la Bête ", retour sur les lieux.

En 1946, juste après la guerre, le cinéma se tourne vers un genre nouveau , le réalisme. Jean Cocteau décide alors de prendre le contre-pied de cette orientation et d'adapter pour le grand écran le célèbre conte de Madame Leprince de Beaumont (lui-même écrit sur un thème récurrent depuis l'Antiquité), La Belle et la Bête.
C'est Jean Marais,acteur-fétiche de Cocteau et grande vedette du moment, qui incarnera la Bête (et un autre rôle).
A une époque où les effets spéciaux sont encore balbutiants, Cocteau va contourner l'obstacle avec des moyens très simples, fumigènes, ralentis, éclairages, séquences employées à l'envers.
La scènographie et les costumes signés par Christian Bérard feront le reste, le tout dans les décors naturels du Château de Raray et de l'abbaye de Royaumont.
L'une des plus grandes prouesses du film restant bien sûr le maquillage extraordinairement élaboré (et très pénible à porter) de Jean Marais en Bête, la voix si spéciale du comédien ajoute la touche finale à un personnage qui ,plus de soixante ans après, reste singulièrement effrayant.
Très porté sur l'onirisme, Cocteau va mettre dans son film autant de merveilleux que possible mais aussi une dose mesurée de psychanalyse et de surréalisme.
La somme de ces ingrédients a contribué a faire de "La Belle et la Bête" un classique du cinéma français.
Près de 25 ans après, un autre grand réalisateur, Jacques Demy rendra hommage à Cocteau avec " Peau d'âne " qui reprendra avec brio les codes visuels de la Belle et la Bête mais cette fois en couleurs et dans une tonalité plus joyeuse.
Le clin d'oeil le plus appuyé y sera la présence de Jean Marais en monarque théâtralement épris de sa propre fille.
Les studios Disney ont aussi livré une adaptation saluée de " La Belle et la Bête " en 1991 où ils ont employé de nouveau l'idée de Cocteau d'une Bête servie comme un prince par des objets animés suggérant ainsi qu'en tant qu'animal monstrueux, la Bête n'est pas un être sociable.


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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 10:34
Suzanne Hoschedé (née en 1864 - morte en février 1899)

 

est la fille aînée de Alice Hoschedé et de Ernest Hoschedé, ainsi que la belle-fille et un des modèles

 favoris de Claude Monet. Elle figure sur plusieurs tableaux connus de Claude Monet, à l'instar de

Femme à l'ombrelle de 1886, mais aussi sur un tableau de Theodore Robinson. Elle est d'autre part

la première épouse du peintre impressionniste américain Theodore Earl Butler, installé à Giverny.

 

Fichier:Claude Monet 023.jpg      Fichier:Theodore Robinson - Le Cortège nuptial.jpg

Suzanne par Monet                    Mariage de Suzanne Hoshédé et du peintre amèricain Butler

 

 

 

Exposition de l'inauguration  en  1992

Texte et document photo ancien Christian Jeanney  

 

 

POELE-SAM-SUZANNE.jpg

 

Le délicieux tableau de suzanne au lapin peint par Butler( ci-dessus )fut exposé en 1992

lors de l'inauguration de la salle à manger . Il m'avait été confié par la famille Suzé qui

l'avait reçu de mme baudy en 1928 .

Lorsque cette dernière céda son établissement ,madame Suzé qui avait connu et le peintre et le

modèle , avait conservé pieusement cette toile pleine de fraicheur et de sensibilité.

 

  suzanne-hoschede-au-lapin-56_13172.jpg

 

Suzanne au lapin  par Butler - toile dédicacé à madame Baudy

 

suzanne-hochede-au-lapin1.jpg

photographie attribuée à Robinson représentant Suzanne avec son lapin sur les genoux

(doc.photographique  Christian Jeanney)

 

 

 suzanne-hochede-au-lapin1-detail.jpg

 

 

 

 

 

 

 

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 09:28


CLAUDE MONET attire encore tant d 'admirateurs que son village d 'adoption en est tout chaviré. 350 000 touristes, français et étrangers, y passent pendant l'été, ce qui change forcément le paysage !


GIVERNY: L'AUTRE COTE DU TABLEAU



Dès sa création en 1980, la fondation Claude Monet - qui ouvre la maison du peintre ainsi que son jardin aux visiteurs -, a connu un grand succès. Succès redoublé depuis l'inauguration en juin d'un musée américain consacré à l'influence de l'impressionnisme aux Etats-Unis. Visite guidée dans un petit pays de 548 habitants confrontés à la rançon de la gloire.

<< Ici, c'est Clochemerle ! " D'une phrase, l'unique hôtelier de Giverny plante le décor. Petites rues en pente, fleurs au parfum délicat, grandes prairies alentour... Les éléments donnent pourtant au village, situé aux confins de l'Ile-de-France et de la Normandie, un air de calme, voire de volupté. Une tranquillité rompue chaque été par plus de 350 000 visiteurs français et étrangers. Une présence massive qui dérange, et divise, les 548 habitants de Giverny. La faute à qui ? A Claude Monet, pardi ! Ou plutôt aux deux institutions qui célèbrent le Givernois et le maître de l'impressionnisme.
C'est en 1883, que le peintre découvre Giverny, de la fenêtre du train reliant Vernon à Gasny. Séduit par le paysage, il débarque à la gare du village, bientôt rejoint
par sa deuxième femme, Alice Hoschedé, et leurs six enfants issus de premiers mariages. La grande famille s'installe dans une propriété située au bout du village. Claude Monet n'en repartira plus. Il aménage des ateliers, façonne le jardin, et peint. Beaucoup et bien: les célèbres séries sont créées à Giverny, notamment les nénuphars que Monet baptise Nymphéas. La maison, le village et les environs représentent ses principales sources d'inspiration. "Je suis dans le ravissement, Giverny est un pays splendide pour moi", écrit Monet un mois seulement après son installation.
Attirés par l'aura du peintre, de nombreux artistes américains traversent l'Atlantique dès les années 1890. Robinson, Breck, Metcalf, Butler, Cabot Perry, Mac Monnies... Tout ce beau monde se retrouve à I'Hôtel Baudy, où sont installés des ateliers de peinture, et organisés tournois de billard et bals masqués. Mais la Première Guerre mondiale vide le village et les maisons de ses artistes et, une fois la paix revenue, Giverny accueille plus discrètement acteurs, écrivains et surréalistes. Claude Monet, lui, est toujours là mais, handicapé par une cataracte, il peint moins. Et s'éteint en décembre 1926.
Pendant quelques dizaines d'années, le nom de Giverny est presque oublié. C'est compter sans les passionnés pour qui "Giverny n'appartient pas aux Givernois mais au patrimoine mondial ". Jean-Marie Toulgouat, I'arrière-petit-fils d'Alice Hoschedé, qui vit toujours dans la maison familiale, est de ceux-là. Gérard Van der Kempt aussi. Après dix ans d'efforts, le conservateur du musée du château de Versailles parvient à rassembler douze millions de dollars pour remettre la propriété du peintre sur pied. La fondation Claude-Monet ouvre ses portes et son jardin au public en 1980. Le succès est immédiat, tout comme la réaction des Givernois. L'association des Amis de Giverny, créée en 1978, ne s'oppose pas à la restauration de la maison Monet mais à son "exploitation commerciale". "Nous voulons un tourisme raisonnable, explique M. Inbona, président de l'association. Gi-
verny est devenu le Mont-Saint-Michel de la Haute-Normandie !" Cible privilégiée: le parking situé en face de la fondation qui, malgré son caractère "paysager", "détruit le site>>.
Cars traversant le village, arrêt des voitures le long de la rue principale... Les problèmes de circulation et de stationnement n'ont fait que s'amplifier au fil des années. Dès 1990, le projet d'implantation d'un musée américain, à deux pas de la maison Monet, attise la colère de bon nombre de Givernois. Réunis au sein d'une nouvelle association, pour la défense de la qualité de la vie, ils déposent un recours en justice auprès du tribunal administratif de Rouen. Sans succès. Le musée est inauguré le 2 juin dernier. Consacré à I'art américain, il rend hommage à I'impressionnisme et témoigne de son influence sur les artistes d'outre-Atlantique. Construit en pierre naturelle de Normandie, en contrebas des collines, il appartient à Daniel et Judith Terra, mécènes américains. Il leur a coûté 25 millions de francs. Au centre du village et des polémiques: le parking du musée, encore une fois. Situé entre la rue Claude-Monet et le chemin du Roy, il possède 270 places... payantes. Raison supplémentaire d'irritation pour les Givernois, le panneau à I'entrée semble réserver son accès aux visiteurs du musée et non à ceux de la maison Monet.
Depuis quelques mois fleurissent ainsi dans le village de larges banderoles blanches ayant pour slogan: " Parkings extérieurs = vie meilleure ", ou encore " Oui la culture, non aux voitures ". A Giverny, on choisit donc son camp pour une histoire de stationnement. Les partisans du parking à l'extérieur du village souhaitent l'aménagement des marais situés en bordure du village. Impossible, répondent les oppo- sants, le site est classé, donc interdit à toute construction. " Et pourquoi pas des parkings souterrains ?", s'interroge Mme Lindsey, secrétaire générale de la maison Monet.
Pour le moment, c'est le statu quo. De toute façon, pendant le grands week-ends, "on ne maîtrisera jamais la circulation" constate Bernard Berche. Le maire de Giverny souligne toute fois que, depuis l'aménagement du carrefour du Pressoir et du parking réservé et éloigné, le cars peuvent tourner et dépose: leurs voyageurs sans entrer dan le village. Une solution qui est loin de faire l'unanimité.
Des querelles de clocher dans un si joli village, voilà qui est bien dommage. Les belles années de l'impressionnisme achevées, Giverny a beaucoup changé. Seule une ferme rappelle son passé rural. "Village dortoir", "banlieue d'Ile-de-France", les expressions ne manquent pas pour qualifier la petite commune où le dernier bistrot a fermé sa porte dans les années 1970. "Il faut recréer un lieu de vie, comme au bon vieux temps", explique le courtier Christian Jeanney, qui vient de rouvrir l'Hôtel Baudy au public, après trois années de travaux. A l'encontre d'un "tourisme stupide", il souhaite aménager, à côté du jardin de l'hôtel et des ateliers, un espace où Givernois et visiteurs pourront discuter et siroter un verre.
En attendant, lorsque le soir tombe sur le village, la rue Claude-Monet se vide. Les musées sont fermés, les visiteurs partis, les habitants endormis. Le moment privilégié pour apprécier Giverny, la nuit.

• Musée américain de Giverny, ouvert jusqu'au 1er novembre. Tél.: 32.51.94.65.
• Fondation Claude-Monet, ouvert jusqu'au 31 octobre. Te1.: 38.51.28.21.
• Musée-Hôtel Baudy, ouvert jusqu'au 31 octobre. Tél.: 32.21.10.03.

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 08:02

 

Willard Leroy Metcalft(1858-1925)

 

 

La ruée des peintres américains à Giverny n’est pas encore décidée. Ce sera L. Metcalf, peintre de l’atelier Julian, qui en sera le promoteur. Descendu à Vernon et se promenant le nez au vent, tout en admirant la nature, il arriva à Giverny par une belle après midi de printemps. Les pommiers étaient en fleurs. Il fut si enthousiasmé par la beauté du site qu’il y voulut coucher et, comme il n’y avait point d’hôtel, il vint frapper à l’épicerie buvette. Ce fut Mme Baudy qui vint lui ouvrir.

 

entré bar hotel baudy 1900           metcalf_hotel-baudy-giverny-copie-1.jpg

 

 A gauche , l'entrée de la buvette qu'emprunta

Willard Leroy Metcalft(1858-1925) (auto portrait ci-dessus)

 

 

Que de fois n’a-t-elle pas raconté par la suite sa frayeur à la vue de ce géant étranger, barbu jusqu’aux yeux, lui demandant une chambre dans un jargon épouvantable ? N’ayant de lit que le sien, elle l’éconduisit en fermant la porte derrière lui, à double tour !

Quelques mois après, hanté par cette nature qui l’avait tant charmé, il revint avec quelques amis de l’atelier, mais cette fois, harnachés de leur matériel de peintre et décidés à coucher à Giverny coûte que coûte. Est-ce la vue de cet attirail pacifique qui attendrit Mme Baudy ? Cette fois, elle leur céda sa chambre et alla coucher chez des voisins. Le lendemain elle leur fit la cuisine et Théodore Wandel, Bruce, Taylor ainsi que John Breck peignirent soir et matin avec Metcalf. C’est au cours de ce séjour qu’ils apprirent que Claude Monet habitait le pays ; la jonction était faite entre les peintres français et américains. Puis ils repartirent travailler chez Julian, revenant chaque week-end avec d’autres camarades aussi grands, aussi barbus, et aussi gais.

L’année suivante, en 1887, Théodore Robinson travaille avec Watson, un Anglais qui arrive de Saint-Louis (U.S.A.) et Dice, un Ecossais. Devant le succès de son petit commerce, Mme Baudy fait installer des chambres, l’épicerie devient hôtel et une gaieté folle règne le soir à la lueur des lampes à pétrole. Elle a pris en affection ces grands enfants rieurs, pleins de vitalité qui la taquinent, chantent et boivent sec. Les murs de la buvette se couvrent de peintures. La pension est bon marché, mais il arrive qu’un des peintres ne puisse payer sa note. « Vous paierez une autre fois », dit Mme Baudy et le peintre laisse ses toiles en dépôt. Dice, l’Ecossais, vêtu de son « kilt » fait danser tout le monde au son de la cornemuse. Le renom de l’hôtel attire un autre peintre de l’Académie Julian : Théodore Butler. C’est un garçon maigre et dégingandé, habillé avec distinction. Durand-Ruel dira de lui plus tard qu’il donnait le ton aux Américains à Paris.

 

(extrait de )

http://www.giverny.fr/Les-peintres-americains-et-Claude.html

 

informations complémentaire sur Metcalf

http://www.flogris.org/learning/foxchase/html/willard_metcalf.php

 

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 06:28

 

La restauration de la façade de l'ancien Hôtel Baudy de Giverny en 1990 par Christian Jeanney

Texte et illustrations  C. Jeanney

 

La restauration de la façade ;

En 1988 ,la façade de l'hôtel Baudy  était particulièrement délabrée . Seule la partie construite en brique était encore en état

pour le reste , balcons et crépis tombaient en ruine .

Avant de commencer la reconstruction de cette dernière , il fallu  retrouver les documents qui permettaient de refaire celle-ci  à l'identique .

La famille Perdrix-Baudy conservait de nombreuses photographies de l'hôtel Baudy  (certaines figurent sur ce blog l'hôtel Baudy à Giverny ). Autant dire que cette mine d'information me fut essentielle.

Mes relevés ,sur les lieux , apportèrent également de nombreux éléments .Enfin , les anciens de Giverny dont certains, comme la famille Susay qui avaient connu l'établissement du temps d'Angélina Baudy , apportèrent leur contribution à mes recherches . 

La célébrité passée de l'établissement avait également  laissé de nombreuses prises photographiques notamment des cartes postales .

facade-hotel-baudy-1900-detail.jpg

 

Ainsi , documents , relevés et témoignages mis bout à bout permirent de retrouver le tracé complexe ,

au millimètre prés , des motifs du crépis .Ces derniers sont formés de cadres qui  s'alternent  en différents

panneaux de mortier coloré , lissé et fouetté au balais de bouleau .  

 

 facade-1988-copie-1.jpg

 façade en 1988

 

La première partie ( ci-dessous a gauche sur la photo ) dut être rebâtie

 

facade-1-retouchee.jpg

 

balcon-hotel-baudy-1989.jpg

le bacon au 2 étage donnant sur la rue (vue interieure 1989)

balcon-hotel-baudy-1989-.jpg

 

balcon en 1989

 

 

c'est l'entreprise de maçonnerie Kapustick de Vernonnet  , qui fut chargée des travaux .

Cet artisan suivit le plan détaillé des relevés que j'avais fait , et je dois dire rétrospectivement ,que mr Kapustick

a eu  beaucoup de patience face à  mes exigences et qu'il s'est acquitté de sa tâche au delà de mes espérances .

 (et il était particulièrement fier du résultat)

Après avoir entièrement mis à nu la construction ,c'est en grand professionnel qu'il s'est attelé à recomposer

l'ensemble des éléments décoratifs , poussant jusqu'à fouetter au balais de branche de bouleau , les panneaux 

centraux.

 

La façade originale faite de mortier à base de chaux coloré dans la masse permit la détermination des couleurs

utilisées en 1890  .Il fallu néanmoins corriger ces dernières en fonction du résultat à venir .

Le temps avait fané l'épiderme du crépis ,tandis que les couches profondes révélaient un rouge profond et un jaune

de sienne   . Ainsi, les couleurs des couches superficielles altérées s'étaient patinées d'un beau rose fané  et d'un

jaune pâle plein de douceur . Ce sont  ces dernières nuances , usées , tempérées par les ans , que je préférai retenir  .

 

 

  ci-dessous , mr Kapusti, Philippe Jouvin et moi-même aux finitions

peinture-facade.jpg

façade 3 kapustick 

 

façade 3 moi et philippes 

 

Enfin ci-dessous, l'échafaudage enlevé , la façade de l'hôtel Baudy pimpante semblait éclairer la rue .

Aux crépis colorés vinrent s'ajouter  les balcons, dont la couleur verte fut retrouvée sur

les anciens malgré leur état. C'est un artisan de Douin , qui s'assura de leur remplacement , là encore

selon les scrupuleux relevés que j'avais effectué sur les anciens .

 

facade-3.jpg

 

Différents  aménagements annexes , tels que trottoirs en pierres et briques ,pavage d' entrée et restauration du

grand portail  en fer forgé ,réfection où remplacement des fenêtres , vitrerie , jardinières de bois pour étages( faites maison ) ,rideaux de dentelle  de la société Cazez Quenesson de Villers-Outréaux , vinrent parfaire les finitions  .

 

 

 facade-97.jpg

Etat final  avec la petite boutique à gauche et la végétation arrivée à maturité (1993).

 

Un échantillon de dentelle  de la société Cazez Quenesson de Villers-Outréaux .

IMG_0002.jpg   

sans oublier de mentionner  le glorieux passé

plaque hotel baudy giverny 

Ce sont des rosiers-oeillets pink et white Grootendorts aux  couleurs  harmonisés à  la façade ,qui furent

sélectionnés . Ces hybrides de rugosa sont  remontant et  particulièrement résistant à la sécheresse

inévitable  au pied des murs et en bord de rue .

grotendoorst-hotel-baudy-giverny.jpg

grootendorst 

Et pour respecter la tradition du lieu ,  trois où  quatre drapeaux français et américains vinrent animer la

façade ,que le peintre et ami James Lyles s'empressa de peindre  ,croquant au passage la carriole de

Mr Durand , le voisin , mise là le temps de l'ouverture au printemps 1992.

 carte-postale-1992.jpg

 carte postale , illustration James Lyles 1992

 

Aujourd'hui, la façade , patinée par le temps  et envahie de vigne, s'est totalement intégrée au

parcours touristique de Giverny donnant l'illusion que l'ancien hôtel Baudy est resté tel qu'il était en

1900 Bien peu de personnes soupçonnent , les efforts considérables qui furent nécessaires pour

réaliser cette illusion .

 

hotel-baudy-2008-detail.jpg

 

 l'hôtel Baudy de nos jours (2009)

 

 

 

 

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